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RPPRAC : L'économie atillaise en prise avec son Histoire

RPPRAC : L'économie atillaise en prise avec son Histoire

Gwladys Roger et Rodrigue Petitot du RPPRAC

Gwladys Roger et Rodrigue Petitot du RPPRAC

Sources : Le Monde

RPPRAC : L'économie antillaise en prise avec son Histoire


Un petit rappel historique s'impose. Au lendemain de l'Abolition (1848), les moyens de production tombaient dans l'escarcelle, d'une part, des mêmes propriétaires, ceux d'avant l'Abolition, et d'autre part celle de quelques gros industriels, et investisseurs, venus d'Europe ou locaux.

Le milieu agricole se limite à deux entités, les usiniers, qui reprennent donc ce marché, du sucre principalement ; et les petits exploitants, spoliés des terres, et les producteurs de fruits et légumes à échelle moindre. À noter toutefois : les matières premières agricoles bénéficiant d'un vaste marché avec la "métropole" française (banane, melon, café, etc), n'ont pas su profiter aux petits exploitants. Il existait par ailleurs une vaste production, similaire, dans les colonies africaines.

Remarquons que cette dichotomie propre à la colonie tend à séquestrer l'économie, en privant une part de la population locale de son profit ; c'était par exemple le cas en Amérique du Nord sous la Colonie Anglaise.


I- Une question de mainmise qui ne passe pas

De ce constat historique provient la réalité des rapports, disproportionnés et inéquitables, des descendants des grands possédants, avec le patrimoine industriel en général.

C'est ce phénomène de monopole (et d'embrigadement à la limite de la légalité), par la population dite "Béké", que les syndicats ont régulièrement pointé du doigt ou dénoncé à la table des négociations. Ce fut le cas pour les syndicats agricoles du début du XIXe, dans le contexte de l'époque, ou encore ceux de ce siècle-ci (LKP, RPPRAC).

À ce niveau-là du problème local, se distingue l'idée d'une mainmise... Également tout comme nous l'avons éprouvé avec les divers syndicats, il se pose la question de la légitimité et du pouvoir de décision des forces locales. En d'autres termes, le pouvoir qu'ont ces propres populations (celles du "petit peuple") sur elles-mêmes...

Autour de la possession industrielle, gravitent des questions d'intérêt (financiers) et accessoirement les besoins (ceux de la population, par exemple). Tout cela implique la décision, puisque seul celui qui manifeste un intérêt peut exprimer la décision qui incombe en sa faveur.

Les membres du RPPRAC lors des négociations avec les représentants de la grande distribution et les pouvoirs locaux (sources : France-Antilles)

 

II- Un pouvoir central trop éloigné

Ici il convient d'aborder la question de l'autonomie.

Si on rapproche le problème "historique" précédemment abordé, avec l'idée plus générale d'une "emprise coloniale" sur les esprits (quoique hors du contexte actuel, non colonial) ; on pourrait alors tracer un parallèle avec la réalité politique de la France, dans son rapport avec les départements.

En effet, une idée plus vaste, celle d'une domination du plus influent sur le plus petit, doit guider notre regard. En effet, afin de comprendre l'entièreté du contentieux entre les deux parties locales, quel que soit l'angle envisagé pour ces relations, nous devons considérer d'abord une approche historique. Il peut s'agir autant de l'époque colonialiste, que la politique d'aujourd'hui...


III- Un peuple qui a soif de Liberté

En réalité, outre la question de la propriété monopolistique (souvent héritée du passé colonial) qui met fortement en cause la légalité (lorsqu'on tient compte de la législation française, qui récuse de telles situations), il existe notamment une tendance à l’émancipation. Cette dernière aspiration déplace la nature de ces rapports sur un terrain plus social, qui les transcende. Ce phénomène de prise en main de la population par elle-même peut sembler se rapprocher de la problématique raciale aux États-Unis, durant la ségrégation (années 1950-60).

Et dès lors, lorsqu'il s'agira pour la population d'exprimer, ou une volonté d’émancipation (plus grande liberté d'entreprendre, par exemple), ou un choix propre pour elle-même (ses orientations en tant qu'acheteur, par exemple) ; elle se heurte aux rouages historico-sociaux.

Plus particulièrement on trouve ces questionnements, dans le domaine de la politique, sous la question récurrente de l'autonomie. Or la politique, qui induit en propre ces questions d'intérêt, ne parvient pas à les garantir à la population par le biais des personnalités publiques locales.


Ainsi, le problème du coût de la vie est très annexe du point de vue de mon analyse... Et, bien que ce sujet soit un problème réel sans conteste ; il n'est qu'une émanation du véritable problème de fond.

Rodrigue Petitot du RPPRAC (illustration)

Rodrigue Petitot du RPPRAC (illustration)

Sources : Paris-Match