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Aujourd'hui je vous écris
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L'importance et le rôle du groupe social

L'importance et le rôle du groupe social

Il semblerait que, dans nos sociétés caribéennes, en général, les individus ont besoin de vivre pleinement leur vie pour pouvoir accéder à un meilleur rang social.

 

Cela vaut pour toutes les catégories de gens.

Par l'expression "vivre pleinement leur vie", je signifie par là aller en soirée, s'amuser, participer à des manifestations ou à des fêtes etc. . En cela, ils rencontrent du monde.

C'est, donc, de par la socialisation avec les autres que naît, semble-t-il, le rang social.

Cette idée me paraît aller à l'encontre de toutes nos suggestions, et être l'opposé de ce qui se produit ailleurs. Dans les pays qui nous servent de modèle, en grande partie, on peut considérer de la manière suivante la façon dont se crée cette dite socialisation. Partons de deux individus qui en viennent à établir pour x raisons une conversation. Ces deux personnes créent une relation, d'individu à individu, qui consiste à se présenter, à se connaître initialement, sans avoir d'information au préalable. Ils apportent, tous deux, via leur comportement, un certain nombre d'acquis, c'est-à-dire, par exemple, la manière dont ils s'expriment et se parlent réciproquement. Par exemple, ils se renseignent sur l'endroit où ils ont suivi leur scolarité.

Ils amènent donc des conventions qui préexistent déjà au lien qu'ils établissent. Cela est équivalent pour tout le monde, unanimement.

L'importance et le rôle du groupe social

Ensuite, en second lieu, ils échangent sur leur parcours respectifs, en ayant déjà plus ou moins conscience des points communs qui les rapprochent. En effet, lorsque vous êtes dans un cadre bien précis (au travail, au quartier, chez des amis, etc.) vous avez d'ores et déjà un point commun qui permet une conversation. En réalité, dans les sociétés où un ordre social préexiste antérieurement, ce dernier conditionne la mise en relation des individus. On parle de milieux sociaux. Cette prédétermination par le milieu social, étant donné qu'il favorise ou pas la rencontre entre eux, n'existe au contraire pas nécessairement dans nos sociétés (Antilles). Généralement le milieu social préside au lien social. Dans notre cas, le lien social tend à se créer d'abord, en dehors de toute convention.

Revenons sur les deux individus que j'ai pris comme exemple : lorsque les deux individus deviennent partenaires, par affinité, ils commencent en général à avoir des considérations de valeur, fondées sur l'estime. En fait ce lien, amical, ne se base que sur l'affectif ou sur un sens spirituel, et il fait naître pourtant une considération sincère de l'un envers l'autre. En d'autres termes, pour ces individus-là, il se crée une égalité de condition à la fois sociale et morale...

Pour ce qui est de notre cas, on assiste à un changement total de comportement à ce niveau. Les deux individus qui sont à l'origine du lien social, se jugent mutuellement. L'un cherche par comparaison avec l'autre, à éprouver son propre degré social.

Et c'est de ce jeu d'échange, qu'il peut se permettre de valider, d'évaluer, ou, mieux encore, d'actualiser son véritable rang. C'est pour ainsi dire, à l'aune du groupe social, lui-même, qu'il juge de sa propre dimension. Ceci veut dire que l'on ne se fie pas à la place occupée dans l'ordre social conventionnel, l'organisation de la société, mais plutôt à ce lien. Car c'est autour des liens sociaux que se crée cet ordre.

Les groupes sociaux

Les groupes sociaux

Il y a, ainsi, un second rôle au lien social : c'est celui de "régler" la société. Cela permet, autrement dit, de codifier et d'établir des conventions qui reflètent la hiérarchie sociale. Nous venons de voir que les individus déterminent leur "personnalité sociale" en se confrontant au monde qui les entoure. Ce que nous allons donc voir, c'est comment ce monde social dans sa globalité, s'autorégule en fonction de ces relations.

Une personne prise seule, qui n'entretient aucun rapport social avec quiconque, est dans l'absolu désert où elle est plongée, un être dénué de hauteur sociale, ... nous sommes bien d'accord?

Lorsque cette personne, au contraire, va à la rencontre des autres, elle peut se construire une place, réelle, au sein de ce groupe social. Et ce n'est donc qu'en "pratiquant" une "activité" "sociale" qu'elle peut façonner l'ordre dans lequel elle vit. C'est, en définitive, dans la relation que s'élabore l'ordre social.

À mon sens, c'est là que se comprend la structure de notre société caribéenne, malgré il puisse y avoir, toutefois, une hiérarchie sociale "préexistante" dans la vie sociale, puisqu'on peut le voir dans l'exemple de la "grande madame" (la grande matrone?) et dans l'exemple du "gran-" note 1 ou "moun a chouval" note2  . Ce sont des exemples qui montrent qu'il existe une classe sociale pour ainsi dire hégémonique.

 

C'est ici que je termine, abruptement, mon point de vue et mon avis, sur la manière de vivre des gens des Caraïbes. Je n'aborderai pas ici le thème du conformisme, qui fait l'objet d'une autre discussion. Et je n'oserai pas plus évoquer le thème de l'égalité sociale...

Note 1 : Grand, placé devant un mot signifie que la personne est très haut placée dans la société, et symbolise une personne de stature haute.

Note 2 : "Gens à cheval", par opposition à ceux qui se déplacent à dos d'âne ou en charrette tirée par des boeufs.