Le message de notre apparence (rasta, voyou, classy, etc)

La coiffure, les habits, les accessoires, et j'en passe, sont le reflet de notre personnalité. Même si les messages sont presque ininterprétables, ils expriment une partie de nous.

Nous adoptons, chacun d'entre nous, un style propre à notre personne. Il ne peut en être autrement, car même lorsqu'on choisit de s'en passer, cela, déjà, comporte une forme de message.

J'ai choisi donc de m'attarder sur les coiffures. Que transmettent-elles, sachant qu'il arrive bien des fois où on ne fait pas le choix volontairement?

La coiffure est un symbole fort de la personnalité. Dans les années 1940 à 1970, par exemple, les personnes portant des dreadlocks représentaient des gens très méprisés. Cela ne venait pas spécialement de ceux qui les portaient, mais surtout du fait que les autres avaient un avis bien fixe. Pour eux, les rastas étaient des gens hors du système et subversifs.
C'est pour cela que la coiffure a toujours mis en regard la personnalité de quelqu'un.
Or ce n'est pas pour autant que toute personne portant des dreadlocks doit être prise pour un rastafari. Il y a d'un côté le regard porté par les autres, mais de l'autre la vraie personne et ce qu'elle est comparée à son apparence. De nos jours, nous avons tendance à briser ce lien entre l'habillement et le reste, en fait ce préjugé.

En effet, le monde actuel met fin aux conventions (habillement, code moral, code physique, etc) en même temps qu'il met fin à la société aristocratique avec ses codes.

Cependant, il n'empêche que les codes de l'ancien temps sont restés ancrés dans de nombreux comportements. C'est ainsi que l'on voit des parents inculquer à leurs enfants des bonnes manières, qui n'ont plus de valeurs aujourd'hui. Certains codes aristocratiques ont disparu tel le cas de la révérence, pour les enfants... Dans le cas de nos traditions "capillaires", les codes sont restés encore plus figés. Soit dit en passant que cela est compréhensible pour les accessoires vestimentaires ou les exubérances trop visibles et gênants.

Tandis que plusieurs bonnes manières ont disparu, les coiffures ont encore bien du mal à se faire accepter, sans pour autant qu'elles ne soient forcément dérangeantes visuellement. Quoique les moeurs se soient libérés de façon grandissante au cours de ce siècle, depuis les années 2000, les milieux confinés comme les bureaux des entreprises et aussi les groupes communautaires placés aux extrémités de l'ordre social ont gardé un certain respect pour la symbolique... Dans le cas des entreprises c'est la sobriété vestimentaire qui est mise en avant. Pour les groupes "extrêmes", par exemple les élites, les riches, ou même les amateurs d'informatique, peut-être agissent-ils par crainte de se voir perdre leur appartenance à ces communautés?

Dans ce climat on assiste, à la fois, au besoin de renverser l'ordre social, et en même temps à l'envie de le conserver. Et, pour ce, nous remontons jusqu'à des codes très anciens, parfois quasiment "arriérés". La plupart des gens ont en effet intégré ces significations. Ils les attribuent, comme de sournois préjugés, aux personnes qui les portent. Par exemple, les politiciens se présentent avec le moins d'artifices possible au niveau vestimentaire. Cela dénote le fait que notre monde n'est pas encore entré dans l'ère du préjugé-zéro. Cela se comprend comme je l'indiquais. Or s'agissant de la coiffure, qui pourrait vraiment dire la signification des locks que porterait tel ou tel politicien? Personne ne le pourrait... Par exemple, l'actrice Whoopi Goldberg n'est pas une femme rasta, pourtant elle porte des locks.
À vrai dire, il existe toujours une grande réticence venant de la plus grande masse des gens. Les mentalités, elles, ont beau avoir bougé depuis des années, les codes qui soutiennent ce monde existent, eux, depuis des temps bien plus lointains...

Le dieu oriental Shiva arborant des "jata" (https://en.wikipedia.org/wiki/Dreadlocks#/media/File:Bearded_Shiva.jpg)