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Aujourd'hui je vous écris
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L'identité nationale

L'identité nationale

  La France s'est déjà interrogée sur la notion d'identité nationale, primordiale pour définir l'idée de nation, car il est légitime de vouloir réaliser l'unité de la Nation. Depuis la création du Royaume de France, les rois et les gouvernants qui se sont succédés y sont parvenus, rognant sur les identités régionalistes.

Or la détermination de la France de se bâtir en pays multiethnique en a fait une Nation plurielle, où toutes les communautés, toutes les religions et tous les courants culturels sont devenus pour chacun d'eux une, ou une part de réference française. Quelle est cette susnommée identité nationale?

 

  La nation a un aspect communautaire. La mise en commun en identité qui émane strictement du peuple ou qui englobe le plus grand nombre des diversités s'apparente au même repli sur soi que les autres replis identitaires, ou communautaires (etc). En voulant se construire en Nation prenant en compte l'authenticité propre à chacune de ses composantes, un pays s'organise en tenant compte exclusivement et ceux et celles qui la composent. En ce sens, la construction d'une identité nationale rencontre deux possibles : l'englobation faisant la synthèse de toutes les communautés infra-nationales; et une forme de "réflexe communautaire" national comprenant la partie majoritaire des individus d'un pays.

 

Ici, deux versions s'affrontent : celle de la nation par la volonté et celle de la nation par le sentiment. Il y a d'un côté la nation construite autour d'un effort et d'une volonté de la nation. Cette dernière accepte en elle des membres éligibles par la société, qui les reçoit, dont le principe est l'égalitarisme, républicain. L'autre est fondé sur le principe d'adhésion généalogique et elle est ainsi culturellement fermé, car elle ne reçoit pas de nouveaux membres, sinon par acceptation à titre occasionnel. Cela implique qu'elle n'est pas fondée sur l'évolutivité de sa société mais sur des traditions. On pourrait comparer à titre d'exemple le Japon, qui a eu longtemps une nation traditionnaliste et dont la société était restée fermée à la modernité, et les Etats-Unis qui ont eu une grande propension à l'immigration, venant d'Europe, entre autres, jusqu'à la la création des quotas d'immigration.

 

 

Une nation est une âme, un principe spirituel.

Citation d'Ernest Renan dans "Qu'est-ce qu'une nation ?"

À l'origine du choc culturel : les multiples identités

On peut selon mon avis, comprendre en deux hypothèses les divisions au sein de la France, et tout particulièrement celle qui pousse à repartir, la descendance des récents arrivants, pourtant bien intégrée. Le cas du panafricaniste Kemi Seba soulève des tensions communautaires encore mal cernées. Dans la vidéo postée sur les sites de partage, comme Youtube, intitulée "La vidéo que France 2 a voulu censurer" montre la distance réelle qui sépare l'opinion identitaire des descendants d'immigrés à celle que l'on en a autre part.

Bien que l'on puisse taxer Kemi Seba de nationalisme africain, et de panafricanisme, il faut s'en tenir à sa formidable explication de l'identité des descendants d'immigrés. Il prend l'exemple de son matricule carcéral, obtenu certainement lors d'un séjour en prison, qu'il dit devoir distinguer de sa personne. Il ne faut pas considérer comme ce numéro, la personne qui en est porteuse. De même, les papiers d'identité considèrent comme français, et ce à juste titre, tous ceux qui en sont les détenteurs, mais il faut toutefois distinguer clairement que cela n'est pas leur véritable identité en apparence.

Se méprenant sur la véritable identité culturelle des personnes en questions, les politiques auront beau fournir tous les efforts nécessaires quant à leur assimilation, et même avec la meilleure volonté, ils ne parviendront jamais à les intégrer. Le concept même de nation implique quelque part qu'on fasse des sacrifices, nécessaires culturellement, mais aucun de ces sacrifices n'est réellement fait, à partir du moment que l'on ignore que ces personnes ont, réellement, telle ou telle culture. Les efforts sont faits pour adapter à la société française des gens que l'on perçoit comme des sortes de français vivant en Afrique, mais à l'occidentale. Fondamentalement ceci est très éloigné des réalités culturelles, et on est encore très proches des traditions "fondal-natal"1.

À l'origine du choc culturel : la submersion culturelle

La deuxième origine de ce conflit de société en France est probablement l'arrivée d'une trop grande quantité de cultures.

Il est possible que l'intégration de toutes ces cultures, les unes s'emboîtant aux autres, soit réalisable. La preuve est visible dans le mondialisme culturel actuel, et les convergences mondiales entre toutes les cultures. Par exemple les musiques du monde entier se trouvent facilement au rayon musique des magasins et je parle là, même des musiques les plus folkloriques. Pourtant cela ne fonctionne pas.

À supposer que chaque culture qui arrive en France soit convenablement comprise... La nation par définition trace une limite correspondant à seul ce qui peut y entrer. On doit pour cela relever la définition d'Ernest Renan :

Deux choses [...] constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements.

Conférence d'Ernest Renan

Cette définition pose que les personnes sacrifient une partie de leurs particularismes pour s'accorder avec la nation qui les accueille. C'est donc le travail d'une forte volonté d'intégration. Or pour l'heure, et pour une part, ce travail n'a pas encore été réalisé entièrement. La faute aux autorités compétentes de n'avoir pas su comment familiariser le petit banlieusard avec le petit Normand ou le petit Catalan, ou le petit Piccard? Je n'en suis pas si sûr. Mais encore, les descendants de non mangeurs de cochon sont ils prêts à se sentir aussi proches que cela de l'identité française normale faite de bon vin, de fromage et de saucisson...? La question reste encore un vaste chantier.

Notes
1. En créole, ou encore natif-natal

 

L'identité nationale