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L'Afrique au tournant du boom

L'Afrique au tournant du boom

Le mois dernier a été propice à l'économie africaine, car à la date du 5 août, le président Obama recevait près de cinquante Chefs africains, lors de l'US-Africa Leaders Summit. Les pays d'Afrique en sont ressortis avec des ouvertures sur de nouveaux projets, économiques et professionnels.

Aujourd'hui, pareil, le geste de l'ONU vient se placer dans la marche de l'essor africain. Ces forces onusiennes viennent de rejoindre l'armée de la RCA (République Centrafricaine) en formant ainsi la Minusca, la nouvelle force qui remplace l'ancienne Misca.

 

Comment ne pas sortir des difficultés

L'agriculture, la santé, la sécurité et les droits du peuple sont le credo à vénérer pour s'assurer de beaux jours. À moins d'avoir un approvisionnement constant en nourriture, il vaut mieux toujours en avoir par soi-même : cela afin d'éviter les famines. La santé vient en premier plan : il en va de la personne même. Les autres élements dont il faut avoir le contrôle sont la sécurité dans son pays et sur son propre continent. Comme les pays du reste du monde ne font pas autant partie de l'espace dans lequel on s'inscrit, ils font l'enjeu d'un engagement moindre. Cela implique forcément des relations tendues, réalisées par le biais des instances internationales. Enfin, le dernier point à considérer est le régime politique sous lequel vit le peuple et la manière dont ses droits sont organisés. S'il s'agit d'une forme de démocratie respectueuse des droits de chacun, le peuple aura moins de soucis existentiels.

On voit facilement que ces éléments jouent sur le devenir d'une nation de manière directe. Il y a donc intérêt à régler d'abord les problèmes sanitaires, puis de résoudre les dissensions en tous genres (le crime, la guerre, etc), puis enfin de résoudre le problème politique de l'égalité et de la liberté, le plus important étant la liberté. (On peut, au moins, vivre en paix dans un système qui discrimine de façon positive, comme lorsque le Gouvernement américain oblige de recevoir au sein des universités une part d'étudiant de couleur, sans critère de résultats scolaires. Ce système-là est inégalitaire mais juste.)

Ainsi, comme on peut le voir, en étant fier, l'Afrique aborde justement un tournant crucial pour son développement futur, la résolution de la guerre civile. Nous y assistons malheureusement depuis un certain temps, plusieurs décennies même... Les tensions politiques ont toujours pris plusieurs tournures. Ces crises ont eu la forme dictatoriale, la forme communautaire et la dernière, la guerre - celle-ci étant moindre, sauf la guerre civile. Pour ce qui est de la guerre civile, sa fin pourrait venir de la fin des crises politiques. En effet, les guerre civiles, en dehors de la rivalité entre communautés, provient exclusivement de l'ambition des uns et des autres sur le pouvoir. Si nous assistions pour une fois, grâce aux efforts conjugués de l'ONU, et de l'armée, à une stabilisation réelle du pouvoir, en RCA, les perspectives en matière de revigoration économique serait grandes. Nous connaissons, malheureusement, les effets désastreux de l'ambition personnelle des Chefs d'Etat : la conservation du pouvoir pour eux-mêmes et le détournement des affaires politiques mais aussi du pays. Secondement, il existe le problème sanitaire, qui dure depuis l'apparition des maladies en Afrique. Le phénomène, controversé, de l'origine des virus sur le Continent africain, est sur le point aussi d'être éradiqué en ce qui concerne Ebola. Cela serait l'occasion pour le continent tout entier de prendre conscience de l'ampleur du désastre sanitaire que représentent toutes ces maladies qui sans cesse, et sans cesse, portent atteinte à l'Afrique.

Les efforts promis par Barack Obama, afin de contribuer à ce développement, iront en ce sens, sommes-nous en droit d'espérer.

C’est dans les régions soumises à des conflits sociopolitiques que les problèmes les plus aigus se posent. Mais dans plusieurs pays, la croissance et l’engagement politique donnent des résultats concrets. Le Cameroun, l’Angola, la Nigeria sont des pays qui ont de façon importante réduit l’insécurité alimentaire. La lutte contre la faim est d’abord une question d’engagement politique. L’engagement pris par les chefs d’Etat et de gouvernement africains en juin dernier d’en finir avec la faim d’ici à 2025 est encourageant.

James Tefft, responsable des politiques au bureau régional de l’Afrique au sein de la FAO.

Le Monde

Comment aborder ce tournant

Qu'on le veuille ou non, l'Afrique reste un continent assez marginalisé au niveau mondial, et les problèmes auxquels elle fait face sont d'un tout autre ordre que l'économique pur. La guerre et l'épidémie du virus ebola sont des problèmes autres que les problèmes économiques. Ce sont cependant eux qui ont le plus de retombées négatives sur ce continent et ceux qui font chuter le plus l'économie. L'activité est dépendante de la sécurité et de la santé, car imaginons que la guerre soit totale, ou bien que l'ensemble d'une région soit atteinte d'une maladie, et quelle conséquence que cela aurait. Et puis, à terme, cela aura obligatoirement quelques conséquences, comme sur le tourisme.1

L'épidémie du virus ebola, véritablement, pose un certains nombre de problèmes. Comment prendre en compte ce risque sanitaire? Ces pays doivent t'ils mettre tous leurs moyens au service de la recherche médicale, ou pas? En effet la question se pose, car placer la recherche en premier, alors que le pays a faim, pourrait être une source de déséquilibre budgétaire dans des pays qui ne fonctionnent pas forcément à plein régime. En même temps, la communauté internationale commence à se manifester, elle qui devrait s'être investie depuis plus longtemps compte tenu de la mission d'entraide dévouée aux organismes mondiaux de la santé. Cette semaine, le président Barack Obama annonce son intérêt pour cette lutte.2

Le devoir de tous ces intervenants est d'endiguer la maladie, et de la soigner. Il n'y pas d'autre alternative possible en ces temps. Le caractère imprévisible de ces aléas en font des contraintes très pesantes sur l'évolution de ces pays. Il est donc un devoir de participer à la lutte contre ce virus quelles que soient les circonstances. Quant au devoir des Etats-Unis face à cette crise, il est également d'honorer leur contrat de parole, qu'ils ont mis en évidence au mois d'août. Et, bien que les Etats-Unis avaient d'avantage parlé de développement et pas d'entraide systématique, ils avaient fait savoir entre autres qu'ils investissaient dans l'avenir de l'Afrique. Il est bon de souligner que la lutte contre ce virus a ce côté non maîtrisable, et un certain détachement à l'économie ; et qu'il faut le considérer, alors, comme un devoir commun. Les africains, qui ne pourront pas y faire face seuls, devront absolument compter sur la communauté mondiale.

Cela sera une occasion pour les pays aidés, de mettre à leur tour en place une stratégie d'introduction dans le règne mondial. Et cela pourrait s'avérer fructueux pour eux, d'affirmer, par cette façon, leur "prééminence" ou leur engagement au plan mondial. Sachant que les ressources ne manquent pas3, il est crucial de soutenir la cause africaine, pour ce qui est des ressources alimentaires car nous consommons des fruits originaires de l'Afrique ; mais aussi dans d'autres secteurs.

Le reste du monde a cette tendance à isoler le continent africain de ses préoccupations. Certainement y a t'il une explication à cela. Ce sentiment d'oubli est d'autant renforcé par le fait que les pays craintifs ferment leurs frontières, comme pour mettre en quarantaine, complètement, les pays touchés. Encore que cette attitude ne reflète pas un abandon de ces populations, mais plus l'éloignement de nos préoccupations réelles avec les misères du continent africain.

Mais cependant, ce manquement est vite rattrapé, en tous cas lorsqu'il s'agit de retirer les avantages qui seront issus de tout cela, si toutefois il y en avait.

Notes

1. Article de presse sur les risques économiques : Ebola: les experts inquiets des conséquences économiques , Ebola: le message rassurant du secteur du tourisme au Sénégal .

2. Voir l'article de RFI : Ebola: Barack Obama appelle la communauté internationale à «agir vite» .

3. Par les conditions climatiques et le sol minier.

 

 

Le sommet US Afrique sur le site du gouvernement des Etats-Unis : http://www.whitehouse.gov/us-africa-leaders-summit