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Aujourd'hui je vous écris
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L'individualisme en pleine tempête

L'individualisme en pleine tempête

   Les temps actuels sont ceux du chacun-pour-soi... Par exemple dans un pays comme la France, les gens vivent "avec" eux-mêmes, loin des autres; et ici les individus se croisent mais ne s'aident pas ni même ne partagent de bons conseils qui pourraient (je dis bien "pourraient") aider leur prochain. C'est l'ère de l'individualisme, partout. On trouve toujours de petites communes, de France, ou d'ailleurs, qui ont gardé leur traditionnel côté communautaire, mais il n'y fait rien devant la société de consommation. Cette société nous offre à chacun le moyen de nous fournir en tout ce dont nous avons besoin, et nous promet même de pouvoir nous débrouiller seuls grâce à l'aide par exemple de notre cuisinière ou de notre micro-onde multifonction, nous apprenant ainsi à nous passer d'aller acheter les plats les plus raffinés, ou par exemple notre "home-cinéma" qui nous permet d'avoir chez soi la qualité "cinéma"... Mais alors que faisons-nous lorsque nous avons besoin des autres?

 

  • Le "chacun-pour-soi isme"

Comme je le disais, c'est l'époque, qui veut qu'on se replie sur soi. Toutefois dans notre société guadeloupéenne, le mode de fonctionnement est, comme nous le savons, très appuyé sur le groupe. Et ainsi nous validons toujours notre comportement par le "regard des autres", et nous comptons sur eux dans ce sens là. Ou alors, nous craignons souvent de n'être épié par les gens. Tous ces comportements sont à mettre en rapport. Pourtant, nous continuons de superposer à cela le fonctionnement de la société individuelle, auquel s'ajoute le besoin, ultime, de s'en sortir. Ce besoin est prédominant dans une telle situation que celle que nous connaissons à cause du "mal-développement" et du chômage. C'est pourquoi nous faisons d'avantage prévaloir notre individualisme sur toute forme de rassemblement. C'est même là un paradoxe, car pour des gens qui ont le désir de vivre en s'entraidant, nous voilà donc obligé de nous adapter et de tout faire en mono.

Le problème réellement est que la société fonctionne à la fois sur le modèle individualiste, bien qu'elle aie besoin, à la fois, du communautarisme pour se construire pleinement. Sans ce côté du «groupe», nous ne pourrions pas véhiculer nos idées, car tout fonctionne sur le bouche-à-oreille, là où les médias (télé, radio, etc) tiendraient la même fonction, dans d'autres communautés...

Cela conduit inévitablement à certaines crispations.

 

  • Le je-m'en-foutisme, la solution de dernière minute

Du fait de notre inadaptation à cette forme de fonctionnement, certains seraient bien d'avis à tout mélanger et vivre selon le bon vouloir du hasard. J'observe personnellement que la confiance, à cause de plusieurs faits - dont la violence et le monde moderne - est beaucoup moins facile à accorder. Aussi, les groupes fonctionnent sur un strict rapport de familiarité, d'avantage que sur la confiance réciproque. Et, aussi, les alliances sont plus en plus difficiles à faire naître. Cela n'est pas une nouveauté, puisque les entreprises au siècle passé se créaient suite à une collaboration entre plusieurs partenaires, et donc il était parfois difficile de les choisir... Mais aujourd'hui, les risques ayant pris de l'ampleur, les alliances de ce genre se raréfient, me semble t-il...

C'est pourquoi des structures individualistes tel que la classification appelée "régime d'auto-entrepreneur", qui facilite la déclaration d'une petite activité professionnelle par une personne, et autres régimes indépendants, voient de plus en plus le jour.

Ce n'est pas trop le fait de "s'en foutre", comme je l'exprimais plus haut... C'est plutôt le fait de s'en foutre des autres; ce qui est devenu par ailleurs la seule méthode valable. Comme je le soulignais, nous avons besoin de nos codes, et ceux-ci sont, je disais, le groupe. Et, puisque nous ne savons comment adapter notre comportement à la situation du monde actuel, nous choisissons donc de faire, un coup, selon la méthode du "chacun-pour-soi", un coup selon l'autre méthode.

Pour ce qui est de l'activité économique, on voit qu'il s'agit de la technique "chacun-pour-soi" là où normalement il devrait y avoir de la collaboration, bien que l'absence de confiance, y est assez pour quelque chose. D'un autre côté, on vient parfois en aide à un proche en lui prêtant main forte pour qu'il trouve un boulot, alors que ce n'est que cette personne, seule, qui compte lors du recrutement...

 

  C'est cette méthode que nous avons choisie par rapport à des méthodes mieux codifiées mais importées. Et, quoiqu'elle ne porte que guère ses fruits, puisque c'est ce qui freine le développement des entreprises locales.

La Guadeloupe, Rue Frébault (photo ancienne)

La Guadeloupe, Rue Frébault (photo ancienne)