Géographie contemporaine de la Guadeloupe : les perspectives du 21ème siècle

Dans une série de trois articles^*, nous évoquions précédemment quelques aspects de notre environnement, et son littoral. Nous avions également abordé la mise en oeuvre de ce territoire par les hommes.

L'Histoire et les facteurs physiques tels que le relief, avec ses eaux calmes, ont favorisé l'émergence de la Ville de Pointe-à-Pitre. En revanche la présence de mangrove a fortement limité son expansion.

Aujourd'hui les circonstances ont donné la prédominance à l'économie, par l'activité portuaire et commerciale. Sa position en a fait le lieu central de l'île, et l'on peut même dire qu'elle a été la seule pendant longtemps.

I) Pointe-à-Pitre : centre attractif

Par la présence d'une interface maritime, essentielle aux échanges, la région pointoise se prête nécéssairement au développement industriel.

Pointe-à-Pitre ne possédant pas, stricto sensu, d'arrière-pays, capable de soutenir ses activités portuaires, il était naturel que ces prérogatives se soient trouvées éloignées du centre de Pointe-à-Pitre. Cette dernière était d'autre part en proie à une population sans cesse grandissante. Cette zone pointoise fut donc mobilisée, à se doter de zones industrielles et économiques (Baie-Mahault, avec Jarry ; Les Abymes, avec Petit-Pérou et Dothémare) ; et à équiper la sous-région (les communes voisines) en installations urbaines, afin de répondre aux mutations démographiques...

La proximité avec les voies maritimes (le port) s'ajoute à celle de l'Aéroport du Raizet.

Pourtant, le développement de Pointe-à-Pitre et ses environs ne répondait pas à ses enjeux efficacement. La population de Pointe-à-Pitre et ses environs, devenus un véritable pôle urbain, grandissait continuellement à cause de l'attractivité de cette zone urbaine.

II) L'éclatement en plusieurs villes attractives

Nous l'avons compris, à l'échelle de l'île, Pointe-à-Pitre et sa zone exercent une véritable métropolisation régionale. Cela est valable au niveau de la main d'oeuvre qui y transite journalièrement, et par ses habitants (depuis les années soixante). Par ailleurs Pointe-à-Pitre a su se doter d'une dimension économique et culturelle, par la Place de la Rénovation, la nouvelle Chambre de Commerce, l'Immeuble "Air France", l'Immeuble B.D.A.F/MAE, le Centre d'Émission, le Siége de la Sécurité Sociale, la nouvelle Place de la Mairie, le Centre Des Arts et de la Culture, Bergevin...

Un plan de la Ville de Pointe-à-Pitre daté de 1772 ; et ses quais en 1912

Un plan de la Ville de Pointe-à-Pitre daté de 1772 ; et ses quais en 1912

Images :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53136010w
https://earchives.archivesguadeloupe.fr/viewer/viewer/5FI/5FI_020/FRAD971_5FI020_490_C.jpg
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Le caractère immuable du littoral rend incontournable l'attractivité de la zone Jarry/Pointe-à-Pitre/Abymes. Toutefois l'engorgement quotidien, à cause de la concentration d'activité de la zone pointoise, amènera l'apparition d'une nouvelle dynamique de proximité dans les autres centres-villes. On verra donc apparaître de nouvelles zones, tout aussi proches d'aires urbaines, pour les activités de services, des zones industrielles assez proches des lieux de vie et des lieux de connaissance (centres de formation, aires urbaines proches) ; par exemple la Zone de Jaula au Lamentin, ou la Zone de Colin à Petit-Bourg proche des axes routiers.

Depuis plusieurs décennies (fin des années quatre-vingt), le territoire guadeloupéen oriente son développement sur les zones situées aux abords des centres urbains comme la zone d'activité de Petit-Pérou/Dugazon/Nérée, Route des Abymes/Morne-Vergain, ou encore L'Autre-Bord/Damencourt au Moule.

L'attractivité des communes de Petit-Bourg, Gosier et Sainte-Anne va de pair avec les besoins des travailleurs. Ainsi, malgré ses efforts la conurbation pointoise ne parvient pas à satisfaire l'ensemble des exigences sociales émanant de sa population. Et outre cette masse d'habitants, s'ajoute celle des employés et des voyageurs (croisiéristes, etc). Tout ceux-là forment un ensemble hétérogène d'une centaine de milliers de personnes.

L'attractivité de la zone Abymienne en 2021 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5056277

III) Le problème des axes routiers

L'organisation des axes de transport est un enjeu prépondérant dans l'implantation de l'activité sur un territoire. Il est nécéssaire de prendre en compte deux éléments pour bien comprendre nos difficultés, celui de l'éloignement (Anse-Bertrand/Petit-Canal, Saint-François) et celui des obstacles naturels (relief montagneux, mer)...

La situation de la Région Sud de basse-Terre, excentrée et mal pourvue d'axes favorisant le transport, la rend très vulnérable au manque d'activité. On peut noter le manque d'attractivité des communes situées entre Bouillante et Vieux-Fort. Les îles des Saintes souffrent quant à elle de notre insularité.

Il est ainsi primordial de moderniser les infrastructures de transport pour faire face aux enjeux de notre développement.

* Voir ici articles précédents :

https://aujourdhuijevousecris.over-blog.com/2023/06/1/3-geographie-sommaire-de-la-guadeloupe-climat-et-relief.html

https://aujourdhuijevousecris.over-blog.com/fauneetflore

https://aujourdhuijevousecris.over-blog.com/2023/06/3/3-geographie-sommaire-de-la-guadeloupe-les-hommes-et-le-territoire.html